L' affaire Franck Laporte (libre)

Alors que Sylvain s' apprêtait à quitter le commisariat, le commisaire entra dans le bureau des inspecteurs, et dit à lui et à Eddy, son collègue :

" - Rendez vous à l' hopital Sainte Catherine, le médecin légiste va avoir fini l' autopsie du professeur Franck Laporte, et je ne tiens pas à ce qu' il y ait des fuites, cette fois ci. Sylvain, vous en profiterez pour filer aux urgences pour questionner les gens de son service. Famille, amis, relations... Tout le colis, quoi."

" - Bien, commisaire."

" - Et ne trainez pas, ces journaleux ont déjà passé la nouvelle à la télévision !"

" - Ha les cons." dit Sylvain

" - Prenez le renault, vous conduirez, Sylvain."

" - Bien, commisaire..."

L' équipe de Sylvain, composée de quatre policiers se rendit à l' hopital Sainte Catherine [->]

La voiture de Sylvain faillit renverser un passant nocturne, qui fit un écart, sans rien dire. L' Ombre en profita pour se glisser dans le commisariat, et chercha les cellules de dégrissement.
Là, se trouvait un suspect, mais les caméras ne filmèrent rien, normal, l' Ombre en question est un lasombra. Il entra dans la cellule, non équipée de caméra de surveillance et l' Ombre devint humaine.
Ayant pris la précaution de s' entourer d' une bulle de silence, les cris de la goule furent étouffés, si bien que l' Ombre put se repaitre de son sang, puis plaça un petit dispositif explosif, et fila aussi discrétement qu' à sa venue. Ses ombres terrasèrent et vidèrent de leur sang deux prostituées avec la même précision froide et calculée, sans qu' aucun policier ne soupçonne sa venue.
Il sortit du bâtiment, et se dirigea vers une voiture, puis fit signe à son ductus, qui prit son boitier, et appuya sur un bouton.
Dans un bruit assourdissant, le rez de chaussée du commisariat vola en éclat, tuant plusieurs policiers, surpris.
Les sabbatiques s' en allèrent, tandis que les premiers voisins, sonnés, se rendirent compte qu' il y avait eu un attentat au commisariat...

Le triste spectacle du commisariat éventré par l' explosion vous fait craindre le pire sur la survie des policiers présents en ce début de nuit...

Sylvain arriva sur place et quand il vit les ravager causés par l' explosion, il eut la nausée. Mais là n' était pas le plus affligeant. Des policiers, prisonniers des décombres, appelaient à l' aide. Les policiers, revenant prestement de patrouille, se mirent à dégager ce qu' ils pouvaient, bientôt relayés par les pompiers.
Un rappeur, menotes au point, se trouvait dans une voiture de patrouille arrivée sur place et n' eut que cette phrase, anthologique :

" - Tepu de sa race, m'sieur l' agent, qui c' est qu' a nické tes potes ? "

" - Tais toi, Francky..."

Francky, petit dealer de bas niveau, vivant dans la cité Cerberius, n' avait rien du gagnant. Nul à l' école, il devint un guetteur puis un dealer pour le compte d' un rappeur, plus connu. Né de parents africains, sa peau noire détonait dans son habit de rappeur jaune canari du plus mauvais gout. Quelques piercings, un tatouage en forme de cobra sur son épaule droite complètaient le tableau.
A un certain moment, les policiers allèrent aider leurs collègues, et menotèrent le dit Francky à l' arrière de la voiture.

" - Tu reste là, Francky, ok, tu ne bouges pas..."

Francky haussa les épaules. Pourquoi bougerait il, de toute façon ? Mais... Etait il bien prudent de laisser un humain menoté et sans défense dans une voiture, dans un quartier du Sabbat ?

Au petit matin, Francky s' était endormit dans la voiture, et Sylvain lui avait mis une couverture sur le dos. Les pompiers recueillirent les policiers chez eux, dans un local qu' ils pensaient aménager en salle de billard.
Quant à Francky, il fut placé dans une cellule, un ancien enclos pour chien pisteur que les pompiers ont prestement réaménagée.
Celui ci se réveilla avec une douce odeur qui lui caressait le nez comme un doux appel et dit aux policiers :

" - Wesh, les keufs, j'peux avoir une tasse ? "

Il se rendit compte qu' il était dans une cellule, et maugréa. Sylvain lui apporta un café et lui donna à travers les barreaux, avec un croissant.

" - Sois sage, et tu sortiras dans la matinée."

" - Promis, l'keuf..."

Sylvain pu prendre un jour de congé et fila chez lui. Il remercia le capitaine des pompiers pour son accueil, tandis que tous pensèrent aux policiers morts dans l' explosion.

(à la maison)